Risperdal. C'est ainsi que j'ai décidé d'appeler ce journal virtuel en souvenir de cette drogue qui m'a achevée, il y a quelques mois de cela. Par le mot "drogue", j'entends médicament. Médicaments ou drogues, la limite vous me direz n'est que très floue et pourtant durant cette période où tout n'a été que situations inextricables, j'ai fait des pas de titans, isolée de ma routine, j'ai appris à mieux me cerner. Ce que j'ai vécu à l'hôpital psychiatrique, c'était une sorte de dolce vita. Contrairement à certains jeunes patients, j'étais là de mon plein gré. J'étais heureuse car non seulement loin de ma routine, ma famille m'a enfin prise au sérieux. Très vite, j'ai fait preuve d'une énergie que je croyais perdue, j'ai commencé à me découvrir, à m'accepter, choses que je n'ai jamais su faire auparavant. Alors au bout d'un mois d'hospitalisation, je me suis crue guérie. Sauf qu'en quittant ma prison dorée, le lendemain de mes 19ans, j'allais ignorer que j'allais faire la pire connerie de ma vie.
Ca a commencé par l'arrêt de mon traitement en plein mois de juillet. Me retrouver avec je ne sais plus combien de médicaments par jour, santé fragile oblige, c'était plus que contraignant. Mentalement, je n'étais pas encore trop atteinte par la future rechute qui m'attendait, je n'avais que comme ambition la réussite scolaire.
Début septembre, je passe dans la classe supérieure, mes efforts avaient finit par payer et la pitié aussi. L'année à peine commencée et l'absence de la seule amie que j'avais dans cette foutue école me prédisaient que j'étais foutue d'avance. Très vite, je me suis remise à broyer du noir. La flemme s'emparant gentillement de moi, je perdais la notion de vie sociale. Je n'ai mit plus un pied en soirées. Moi, qui pourtant avait l'habitude de collectionner les courtes aventures avec la gente masculine, c'en était fini. Alors qui dit plus d'aventures, dit que les relations sérieuses seront très loin de repointer le bout de leurs nez. Car la souffrance, je ne l'ai que trop connu. Les salauds, je les ai que bien trop côtoyer et je savais dès le départ dans quoi je m'engageai. Je ne sais pour quelles raisons, j'avais comme meilleure amie la naiveté. Je l'ai toujours catégoriquement refusé. Etre naive se résumait à l'échec.